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Angers libérée

Dernière mise à jour : 10 août 2023


A l'occasion des célébrations commémorant la libération de la ville d'Angers, du 7 au 10 août 1944, revivez jour par jour l'avancée des troupes Alliées et les combats qui aboutirent à la Libération du chef-lieu de Maine-et-Loire.



1er août 1944


Après la percée d’Avranches, la Troisième armée du général Patton parvient à s’engager en Bretagne. Elle libérera Rennes le 4 août, puis se tournera vers l’Est pour libérer Mayenne le 5 août, Laval le 6 août, et Le Mans le 7 août.



6 août


Le général Bradley demande au général Patton de prendre Angers. Ce même jour, un résistant angevin, Marius Vanneyre, conduit deux pilotes américains à travers les lignes allemandes.





A g. : le général Omar Bradley en 1945 (photo Library of Congress).

A dr. : le général George Patton en 1943.


7 août


Au matin, Patton rencontre Marius Vanneyre qui lui dit que le pont sur la Loire aux Ponts-de-Cé n’est pas détruit, et qu’il n’a pas rencontré d’Allemands en route. Patton ordonne alors à la 5th division d’infanterie « Red Diamond » du général Irwin, de prendre Angers et le pont Dumnacus sur la Loire.


Carte illustrant la progression de la 5th Division d'Infanterie US, d'Utah Beach à l'ex-Tchécoslovaquie, via Angers, du 9 au 11 août 1944.


Le général Stafford LeRoy Irwin (à dr.) en 1951, aux côtés du Secrétaire aux Armées

Frank Pace et de l'ambassadeur des Etats-Unis en Autriche, Walter J. Donnelly (à dr.).


Stationnée à Vitré entre Rennes et Laval, à une centaine de kilomètres d’Angers, elle est forte d’environ 14 000 hommes, et principalement constituée de 3 régiments d’infanterie : le 2e, le 10e et le 11e, appuyés par de l’artillerie et des chars.

  • A 13h15, la Task Force Thackeray quitte Vitré. Constituée d’environ 400 hommes détachés de différentes unités et de quelques chars, elle a pour mission de s’emparer du pont Dumnacus en empruntant la route indiquée par Marius Vanneyre. Mais elle se heurte à une unité allemande à Coudray, au Sud de Château-Gontier, en fin d’après-midi.

  • A 14h, le 11e régiment d’infanterie quitte Vitré à son tour. Fort d’environ 3 200 hommes, il utilise une route différente et parvient à Saint-Jean-de-Linières en quelques heures. Il y engage des avant-postes allemands à 19h00, et y installe son poste de commandement pour planifier l’attaque d’Angers à partir de 3 axes :

  1. Le 1er des trois bataillons du régiment attaquera le lendemain sur La Meignanne pour atteindre Avrillé plus au Nord,

  2. Le 2e bataillon est déjà engagé vers le centre d’Angers par la route de Nantes,

  3. Le 3e bataillon cherchera vers Bouchemaine un franchissement sur la Maine pour attaquer au Sud d’Angers et vers la Loire.


Le pont Dumnacus au début du 20ème siècle (collection privée)



8 août


La Task Force Thackeray ralentie par les combats de Coudray reprend sa route, mais elle est arrêtée à nouveau à Châteauneuf-sur-Sarthe où les Allemands ont réussi à faire sauter le pont. Elle arrivera trop tard à Angers, ne parvenant au Lion-d’Angers que le 9 août.


  • A 8h00, les résistants angevins Pierre-Yves Labbé et Louis Bordier, qui sont entrés en contact à Candé avec un groupement de cavalerie américain, sont conduits aux PC des 2e et 3e bataillons à Saint-Jean de Linières pour accompagner la progression des forces américaines.




A g. : Louis Bordier (collection Ouest-France).

A dr. : Pierre-Yves Labbé, décédé en 2013 à l'âge de 93 ans (collection Le Salon Beige).


  1. Le 1er bataillon fort d’environ 850 hommes attaque depuis La Meignanne. Au bois de la Borderie, il s’empare de la position allemande qui défend le fossé anti-char entourant le Nord d’Angers.

  2. Le 2e bataillon, route de Nantes, enlève la position allemande du bois de Mollière mais il est arrêté par le fossé anti-char.

  3. Le 3e bataillon veut prendre le pont Dumnacus sur la Loire en passant par Bouchemaine mais il y est attaqué, et le pont routier que l’on croyait intact est déjà détruit. Les Américains font alors mouvement vers Pruniers ou il pensaient que le pont ferroviaire avait été détruit aussi. Mais ils le découvrent intact et neutralisent la défense allemande, soutenus par quelques chars.


Le bombardement du pont de chemin de fer, en amont du pont Dumnacus, le 26 juillet 1944, fait la une du magazine de la 9th Air Force d'octobre de la même année.

Il s'agissait, quelques jours avant la percée décisive d'Avranches,

de freiner l'acheminement des renforts allemands vers la Normandie.


  • A 22h30, une section d’environ 40 hommes du 3e bataillon traverse le pont de Pruniers, franchit la Maine et établit une tête de pont au pied du château du Fresne.

  • Vers minuit, les Allemands contre-attaquent pour reprendre et détruire le pont, mais leurs assauts sont repoussés au terme de combats acharnés durant toute la nuit du 8 au 9 août.


Le château du Fresne à Sainte-Gemmes-sur-Loire.


Le pont de Pruniers, antichambre de la libération d'Angers (CC BY-NC-SA Mbzt)



9 août


  1. Le 1er bataillon venant de la Meignanne enfonce le fossé anti-char d’Avrillé et se regroupe aux Carrières et au Parc de la Haye.

  2. Le 2e bataillon venant de la route de Nantes fait de même, après un pilonnage d’artillerie qui détruit le château de la Barre, principale position de défense allemande. Ses hommes peuvent alors avancer jusqu’à l’entrée du parc de la Garenne.

  3. Le 3e bataillon du 11e régiment d’infanterie s’empare lui des châteaux du Fresne et de Châteaubriant près de la Baumette pour offrir une position de départ à l’attaque du 10e régiment d’infanterie arrivé en renfort. Ce dernier traverse le pont de Pruniers vers midi sous les tirs allemands, pour se diriger vers les Ponts-de-Cé et l’Est d’Angers. À 15h10, il attaque Frémur, position forte de la défense allemande au Sud d’Angers, et s’en empare à 19h00.


soldats américains, libération, Angers

Les troupes américaines venant de la Baumette progressent avec un char Stuart devant la propriété de Châteaubriand abandonnée par les Allemands.


10 août


  1. Le 1er bataillon du 11e régiment d’infanterie venu de la Meignanne attaque à travers le Parc de la Haye et Avrillé, nettoie le terrain d’aviation et la caserne Langlois, puis entre à Angers par la route de La Meignanne et l’avenue René Gasnier. Il est arrêté par les tirs allemands le long de la Maine dont les ponts ont été détruits.

  2. Le 2e bataillon venant de la route de Nantes progresse rue Saint-Jacques et le long du Bon Pasteur, mais les tirs de deux canons allemands l’empêchent d’avancer jusqu’à la Maine. Mais en fin d’après-midi, l’artillerie américaine réussit à détruire ces canons, les Allemands retraitent, et les Américains traversent la Maine par le pont de la basse chaîne incomplètement détruit.

  3. Le 3e bataillon venant de Pruniers attaque depuis le chemin de la Baumette vers le centre d’Angers à travers la gare de triage et les Gaubourgs. À 20h30 il fait la liaison avec le 2e bataillon au nord de la gare Saint-Laud.


aérodrome, Angers, Avrillé, Luftwaffe

L'aérodrome d'Avrillé sous occupation allemande.

(collection Espace Air Passion - fonds Letertre)


Le 3e bataillon du 10e régiment d’infanterie attaque vers Les Ponts-de-Cé, ainsi que vers Empiré et le bourg de Sainte-Gemmes-sur-Loire. Il prend l’île au Bourg aux Ponts-de-Cé, mais les Allemands ont fait sauter le pont Dumnacus. Ils resteront retranchés au Sud de la Loire jusqu’à la fin du mois d’août.


Les deux autres bataillons du 10e régiment attaquent enfin vers l’Est d’Angers jusqu’aux Justices et Saint-Léonard pour parachever la libération de notre ville.



Film d'archives illustrant l'entrée des troupes américaines à Angers par la rue Saint-Jacques.


12 août


Le gros de la 5e division d’infanterie quitte Angers pour poursuivre son avancée vers le Nord-Est, ne laissant que le 2e régiment d’infanterie pour défendre la ville.


Ce dernier est relevé rapidement le 14 août par le 319e régiment de la 80e division d’infanterie, et le 19 août, par le 329e régiment de la 83e division d’infanterie chargée de défendre la Loire entre Nantes et Orléans. Cette dernière restera à Angers jusqu’au 22 septembre.


Au total, ce sont 108 Américains qui ont donné leur vie pour la libération d’Angers.



 

D’après Yves Bellanger, "Août – septembre 1944, les Américains au nord de la Loire", T. I et II.





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